Atelier MTK


dim. 24 févr. 2019   17H
Format
16mm
Cycle


projections 16mm et performances

17h première partie, 19h brunch, 20h deuxième partie

L’Atelier MTK est un laboratoire cinématographique artisanal de Grenoble qui depuis 1992 invente de nouveaux moyens pour mettre en place et développer une pratique différente du cinéma. Les cinéastes effectuent le développement et le tirage des films Super 8 et 16mm et peuvent découvrir ce que cette étape offre comme liberté d’intervention sur l’image.

Le cinéma Spoutnik invite le collectif pour une projection et trois performances avec projecteurs 16mm.

RIUH SAUDARA (FAMILLE VOCIFÉRANTE)
performance pour 3 projecteurs 16mm – 25min

Image et son réalisé en 2018 en Indonésie avec Lab labalaba (Jakarta) et Les musiciennes du groupe SARANA (Samarinda)

On dit que celui qui boit de la rivière Mahakan sera amené à retourner, de revenir a Borneo.
On dit que un dragon-serpent attend au fond de ces eaux.
On dit que l’homme tombé amoureux de la femme Samarinda-ienne ne repartira pas tout entier…
Alors, avant qu’ils (re)disparaissent, 3 vagabonds de l’atelier MTK voudraient partager quelques sels d’image capturé, quelques lueurs de chant, de vibration, des bribes d’histoire de l’archipel.

daftar makanan (au menu):
la pratique de cinéma a l’air libre, le Layar Tancep (marcher sur ecràn)
l’horloge religieuse
les archives gazeuses et poussiéreuses
les ananas
l’approuvé par tampon multi-sense
un petit répertoire botanique

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ARTAVAZD PELECHIAN, LE CINÉASTE EST UN COSMONAUTE
Vincent Sorrel, France, 2018, 59’, coul., DCP, vo français

Artavazd Pelechian a réalisé une œuvre unique parce qu’il pense la fabrication de ses films comme aucun autre cinéaste. Ce film sur le geste d’Artavazd Pelechian, tourné avec Etienne Caire à l’Atelier MTK, à Grenoble, nous fait rentrer dans « l’atelier du cinéaste », là où il prend la main sur la table de montage pour prendre la main sur le temps. C’est à distance de la réalité du tournage qu’une relation sensible s’établi avec le support des images. Le film nous place dans le regard du cinéaste qui scrute le réel à partir de la matérialité des images et la mécanique qui les anime. Très facilement, la table de montage et son tambour prismatique permettent d’intervenir sur le déroulement du temps, alors qu’avec la truca, le cinéaste impulse d’autres mouvements qui donnent un autre sens aux images. La distance avec le monde vécu lui permet de réinventer plus librement l’espace et le temps. Il bouleverse les logiques du visible afin de proposer autre chose que la réalité.

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40 A W
Lucrecia – projection en 16mm, 5 min

Exquisite-corps-collage-movement
both filmed and found footage, all
inspired by this poem by Daniel Owen
*
40 active warheads took
their first steps captured
all thin cities rung
by terror’s sweats and oaths
looked around the goat rain
for a keychain- real rabbit’s
foot on the line your voice
made me feel love i put
my love inside my mouth
sauce and fried shrimp
bread and smoke

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STROMBOLI MAIN GAUCHE
Riojim – projection en 16mm – 20min

Le projecteur et le film sont manipulés en direct pour faire exploser le cadre de projection, tirer d’un montage fumeux une fameuse histoire du cinéma.
Et
Dans le noir battement des obturateurs les choses font irruption, fantomatiques, comme des îles qui n’ont pas encore reçu leur nom.

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FÉCULA ES-TU LÀ?
Performance pour 3 projecteurs 16mm. sonore. 30min.
De Lucrecia, Loïc Verdillon et Riojim

Les images sont faites de fécules de pomme de terre colorées.
Inspiré par l’école « émulsion non-sensible » du professeur Guillaume Ferry, nous jouons des contraintes d’image unique, fragile, et difficile à reproduire, presque anti-cinématographique, du procédé Autochrome des frères Lumière pour les adapter à la souple pellicule. Pour un monde fou de couleur.

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30 ans à L’Usine – Partie 0, avant L’Usine

Le Spoutnik est né le 1er avril 1986 dans l’espace État d’Urgences – aussi connu sous le nom villa FIA-SKO. Après 4 mois d’actions, 5 mois de négociations, 3 mois de travaux, ce lieu « permanent », pouvait enfin exister. Ce n’était pas l’usine désaffectée rêvée mais c’était quand même un espace dans lequel il allait se passer des choses. Il y a eu la visite de Franz Reichle, Nicolas Humbert et Fredi M. Murer. FIA-SKO durera deux mois et c’est au centre Marignac que le cinéma Spoutnik trouvera refuge en juin 1986.

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« La ville de Genève a décidé la fermeture prématurée de FIA-SKO donc du cinéma Spoutnik. En attendant que les lourdes portes (ndr: de L’Usine anciennement appelée Usine Genevoise de Dégrossissage d’Or) s’ouvrent au public et que les aménagements nécessaires et autres autorisations cessent d’être pour nous des poids morts dans notre travail, le Spoutnik tiendra ses engagements face aux réalisateurs et distributeurs. Les lieux de projections restent à définir au gré de la disponibilité des salles actuelles d’ici à la réalisation de l’UGDO. Le Spoutnik en Orbite ne perd pas de l’altitude, mais tente de se repositionner, espérant que le public suivra… » (Extrait de « ETOILES ET TOILES…D’ARAIGNÉES », Cinéma Spoutnik- Juin 1986)

Pendant trois ans, le Spoutnik sera en orbite dans divers lieux de la ville, la taverne du Faubourg, le centre Marignac, le festival de la Bâtie, et la Menuiserie de l’Ilôt 13 en décembre 1988. Seront présentés les travaux de Marcel Gisler, Arthur Mac Caig, Werner Nekes, Emile De Antonio, et Clemens Klopfenstein. Presque 9 mois plus tard, L’Usine ouvrira ses portes, le cinéma Spoutnik mettra un peu plus de temps à se construire, mais fera son ouverture avec une invitation du collectif Metamkine de Grenoble, collectif qui deviendra par la suite l’Atelier MTK.





30 ans à L'Usine

Pour célébrer les 30 ans de L’Usine, le Spoutnik propose un programme rétrospectif d’une année qui revisite les étapes clés d’une histoire intimement liée à État d’Urgences. Le Spoutnik, lui, fête ses 33 ans! Ce premier programme revisite les moments d’errance d’un cinéma satellite entre la villa FIA-SKO et l’arrivée dans les locaux de L’Usine, avec un focus dédié au cinéaste suisse Fredi M. Murer, une carte blanche à l’Atelier MTK, et un plein air d’hiver pour nous rappeler ces moments à la Menuiserie de l’Ilôt 13.

“En ce qui concerne le cinéma, il y a toujours « état d’urgence » parce qu’il y a beaucoup de films d’ici et d’ailleurs, que l’on ne voit pas. Malgré les efforts de ceux qui, subventions ou pas, tentent des percées dans la massinforme des navets, il y a toujours un reste. Ce qu’il reste ce sont des centaines de films qui circulent très peu et pour la plupart finissent au fond des tiroirs. Décider de diffuser régulièrement des films 16 et super-8 c’est un autre choix.
D’abord économique, l’infrastructure, légère, demande peu d’investissement.

Mais c’est aussi un choix culturel, qui correspond à un besoin d’intensifier un réseau parallèle de distribution. Les deux formats, 16 et super-8, permettent une production abondante et diversifiée, elle existe. Il est à notre avis indispensable de lui offrir des débouchés. Modestes soit, mais nécessaires pour que les forces vives du cinéma indépendant touche un public. Pour que ce cinéma, de recherche, créatif, libère ses images, touche notre sensibilité et nous parle.” (avril 1986 – le cinéma Spoutnik à la villa FIA-SKO)