Farocki Harun

Né en 1944 à Novy Jicín en République tchèque d’un père indien et une mère allemande, Harun Farocki s’installe à Berlin en 1962. Entre 1966 et 1968, il suit des études à l’Académie de Cinéma et Télévision et réalise ensuite près de 90 long-métrages, films d’essais et documentaire, parallèlement, il édite la revue Filmkritik dans laquelle il développe, entre 1974 et 1984, une importante réflexion théorique sur l’image.

Son travail de cinéaste engagé et sans concession a d’abord été délibérément produit en marge du circuit commercial. Il s’est fait connaître en France grâce à la critique Christa Blümlinger, qui a dirigé un recueil consacré au cinéaste en langue française et à la revue Trafic qui a publié ses textes.

A travers ses multiples statuts (cinéaste, auteur d’installation, vidéaste, théoricien du cinéma, scénariste), Harun Farocki ne cesse de sonder et de révéler sous un jour inédit l’interdépendance du pouvoir et de l’image, de la technique et de l’art, de l’industrie et de la culture dans leurs développements respectifs. Il utilise des moyens d’expressions tels que la photo, l’image d’archives, le cinéma, la vidéo, l’infographie. Il a notamment travaillé sur l’usage des images de la Guerre du Golfe comme nouvelle propagande et sur l’évolution de la technologie de surveillance. Depuis les années 1990 son œuvre s’est déplacée vers les musées. Des rétrospectives de ses films et installations ont eu lieu à la Galerie nationale du Jeu de Paume (1995), au Musée d’art contemporain de Barcelone (2004), à la Cinémathèque de Vienne (2006). Le MoMA, a acheté trente-six des ses films et a organisé une rétrospective en 2011 (la première aux États-Unis) sur la réflexion du cinéaste autour de l’utilisation d’images filmiques par l’armée.




VIDÉOGRAMMES D’UNE RÉVOLUTION

LE REEL ET LE POSSIBLE


Projections proposées dans le cadre de l’exposition le réel et le possible, premier événement de la série Unfinished histories – histoires en devenir, à la médiathèque du Fmac.
Commissaires : Emilie Bujès, Raphaël Cuomo et Maria Iorio.

Différentes séquences filmées par la télévision d’Etat roumaine en 1989 durant les soulèvements ayant mené à la destitution du régime de Nicolae Ceausescu, mais aussi par des caméras amateurs, donnent forme à « Videogramme einer Revolution ». Le montage de ces sources diverses confronte l’image officielle aux vues subjectives captées dans la rue et décompose la révolution en autant de moments qui révèlent les relations complexes entre caméra et événement, entre film et histoire : « si le film est possible, alors l’histoire est également possible ».