Jean-Gabriel Périot: Le pouvoir politiques des images et du cinéma

Jean-Gabriel Périot est l’auteur d’une oeuvre cinématographique au discours résolument politique. Il travaille la question de la mémoire et de la violence et ses rouages à travers des films souvent constitués d’images préexistantes, de photos et films de sources diverses qu’il manipule au montage. Il confronte les spectateurs·rices à la violence de certains épisodes de l’histoire du XXe et XXIème siècle. Il montre des camps de concentration, la jungle de Calais, Hiroshima et les explosions nucléaires, les tondues de la Libération, l’univers carcéral – pour, dit-il: “regarder l’humanité dans ce qu’elle a de plus faillible et de faire de cette souffrance un refus, mais aussi d’en tirer la force d’espérer et d’aimer une humanité si fragile”.

Né en 1974, Jean-Gabriel Périot a commencé sa carrière comme monteur pour des chaînes de télévision françaises avant de réaliser ses films à partir des années 2000. Il a réalisé deux longs métrages: “Une jeunesse allemande” (2015), au sujet de la Fraction armée rouge, et “Lumières d’été” (2016), autour des survivant·e·s japonais·e·s de la bombe atomique. Au coeur de ce cycle rétrospectif dédié au cinéaste, deux programmes de courts métrages détonants révèlent une partie de son oeuvre constituée d’une trentaine de films courts et vidéos.

En collaboration avec le département cinéma de la HEAD – Genève et le FIFDH




Une jeunesse allemande

Jean-Gabriel Périot: le pouvoir politique des images et du cinéma


Une jeunesse allemande raconte l’histoire de la Fraction Armée Rouge (RAF) à travers des images de l’Allemagne des années 70. Un montage entièrement constitué d’archives visuelles et sonores décrit la transformation progressive et la politisation croissante de la RAF. Ses membres, comprenant notamment Ulrike Meinhof et Andreas Baader, expriment d’abord leur militantisme dans des actions artistiques, médiatiques et cinématographiques puis s’engagent dans une résistance armée.

Montages d’archives – programme de courts métrages 1

Jean-Gabriel Périot: le pouvoir politique des images et du cinéma


Les images se juxtaposent, se superposent, se combinent et rembobinent dans ce programme de films courts réalisés de montages d’archives. Éminemment politiques, ces oeuvres sont issues de longues recherches historiques et établissent avec ingéniosité des liens entre les temporalités. Récits de violence, pouvoir, révolte et désobéissance sublimés par la force et les possibilités de l’art du montage.

Chants de révolte et résistance – programme de courts métrages 2

Jean-Gabriel Périot: le pouvoir politique des images et du cinéma


Cinq films où le chant s’allie à la révolte, à l’insoumission et l’ébullition intérieure. Des personnes expriment par leurs voix et leurs corps des musiques empreintes d’émotion. “De la joie dans ce combat” suit un groupe de femmes pour qui la musique est un moyen de résister et de sortir de l’isolement. Dans “Nos jours absolument, doivent être illuminés” des détenu·e·s chantent depuis l’intérieur d’une maison d’arrêt pour le public venu les écouter de l’autre côté du mur.

Lumières d’été

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Akihiro, cinéaste japonais vivant à Paris, réalise des interviews à Hiroshima avec des hibakusha, survivant·e·s de la bombe atomique. Pendant son séjour au Japon il fait la rencontre d’une étrange jeune femme, Michiko. Leurs balades dans la région d’Hiroshima réactivent la mémoire de Michiko, qui, avec son accent et yukata démodés semble venue d’un autre temps.
Lumières d’été est précédé du court métrage 20 000 fantômes, mosaïque de centaines de photos du dôme Genbaku, le seul bâtiment de Hiroshima resté debout après l’explosion de la bombe A.