Cycle Chantal Akerman

Il y a de cela quatre mois nous quittait Chantal Akerman. Sa disparition soudaine, écho tragique et mélancolique au final de son premier court-métrage Saute ma Ville, nous donna envie de lui rendre, au Spoutnik, un hommage, en présentant certains de ses films qui nous marquèrent le plus; laisser vivre l’oeuvre au-delà de sa créatrice, faire découvrir ou redécouvrir un cinéma du quotidien, poétique, intime et politique.

De Saute ma Ville (1968) à No Home Movie (2015), son dernier film, il nous a été difficile d’établir une sélection à travers une oeuvre si riche, indissociable d’une dimension autobiographique, interrogeant la solitude, l’expérience du rythme quotidien et la part d’absurde, anxiogène comme libératrice, qu’il renferme. Par un cinéma engagé, un décentrement et une explosion des représentations stéréotypées des femmes dans le cinéma de son époque, Chantal Akerman aura su créer un univers hybrides et puissant, précurseur par ses thèmes et son esthétique.

Pour cet hommage, nous avons choisi de présenter certaines des premières réalisations d’Akerman, quatre longs-métrages et deux courts-métrages, qui à notre sens ont marqué la filmographie de la réalisatrice et permettent de (re)découvrir son univers en suivant son évolution personnelle.




HOTEL MONTEREY + LA CHAMBRE

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Fortement influencé par le cinéma expérimental, Hotel Monterey explore un hôtel où avait d’abord logé la réalisatrice pendant quelques temps afin d’en saisir l’atmosphère. Le film, par la symbolique de ses plans fixes et de longue durée – chambres, couloirs, ascenseurs -, par l’anonymat et l’insensibilité à la caméra de ses protagonistes – les client·e·s de l’hôtel – développe un sentiment de vide et d’inertie.

JE, TU, IL, ELLE + SAUTE MA VILLE

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Chantal Akerman réalise Je, tu, il, elle, son premier long-métrage, à 24 ans. Difficile à résumer sans en évacuer la force, ce film, d’une poésie extraordinaire, est une recherche de soi, un parcours en trois grandes étapes et en une multitude de questionnements, un regard sur la sexualité, ou plutôt les sexualités, une expérience du sensible traversant la protagoniste principale, jouée par Chantal Akerman elle-même.

JEANNE DIELMAN, 23 QUAI DU COMMERCE, 1080 BRUXELLES

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Le fils : «Si j’étais une femme, je pourrais pas coucher avec des personnes dont je ne suis pas amoureuse.»

Jeanne, sa mère : «Tu ne peux pas le savoir, tu n’es pas une femme.»

NEWS FROM HOME

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«Je vis au rythme de tes lettres.»

Chantal Akerman lit les lettres que sa mère lui a écrites au cours de son premier voyage à New York, à vingt ans. Cette dernière lui donne des nouvelles de sa vie en Belgique et la prie surtout de lui écrire bientôt.